Qu’est-ce que le RAAC et pourquoi oblige-t-il les écoles à fermer leurs bâtiments ?

Le béton cellulaire armé autoclavé, que l'on trouve dans de nombreux bâtiments scolaires en Angleterre, est sujet à une défaillance soudaine à mesure qu'il vieillit.

Les ministres ont ordonné aux écoles de fermer immédiatement les bâtiments en béton cellulaire jusqu'à ce que les travaux de sécurité soient entrepris. Cette décision pourrait voir des milliers d’élèves de plus de 100 écoles en Angleterre commencer le trimestre d’automne en suivant des cours à distance.

Le RAAC est une forme de béton légère et pétillante que l’on trouve généralement dans les toits et parfois dans les murs et les sols. Il ressemble au béton standard, mais comparé au matériau renforcé « traditionnel », qui est généralement plus dense, le RAAC est plus faible et moins durable. Le matériau était privilégié dans les projets de construction en raison de ses propriétés thermiques légères.

Des écoles, des hôpitaux et divers autres bâtiments publics des années 1950 au milieu des années 1990 ont été construits en utilisant le RAAC. Un rapport du National Audit Office (NAO) publié plus tôt cette année indiquait que le béton avait été confirmé dans au moins 65 écoles en Angleterre après 196 enquêtes réalisées, dont 24 nécessitant une action d'urgence.

Le nombre d'écoles à risque devrait augmenter de manière significative lorsque les résultats des enquêtes menées auprès de 572 écoles où l'on soupçonne une RAAC ont été complétées par le ministère de l'Éducation.(DfE).

Selon le NAO, plus d'un tiers (38 %) des bâtiments scolaires (24 000) ont dépassé leur durée de vie prévue.

Les experts affirment que le matériau de construction est moins durable que le béton armé et se détériore avec le temps, ce qui le rend susceptible à une défaillance soudaine. Sa durée de vie n'excède pas 30 ans, ce qui signifie que les bâtiments construits entre les années 1950 et les années 1990 qui n'ont pas été vérifiés par des ingénieurs en structure risquent de s'effondrer.

Le danger a déjà été jugé si grand qu'un certain nombre d'écoles ont dû fermer, totalement ou partiellement, tandis que d'autres ont dû être renforcées d'urgence par crainte d'un effondrement.

Le matériau a également tendance à s'effondrer lorsqu'il est mouillé, ce qui peut se produire en cas de fuites dans le toit d'un bâtiment.

L’attention s’est portée sur l’utilisation de ce matériau dans les écoles en 2018, lorsque le toit d’une école primaire du Kent s’est effondré 24 heures après l’apparition de signes de contraintes structurelles.

Quatre écoles de l'Essex et du nord-est de l'Angleterre ont été fermées en avril et juin après la découverte de RAAC dans leurs plafonds, selon Schools Week, un journal numérique.

Des enquêtes visant à déterminer la présence et l'état du RAAC utilisé dans les bâtiments ont lieu depuis mars de l'année dernière.

Les écoles à travers le pays sont en mauvais état, nombre d’entre elles contenant de l’amiante ou nécessitant des réparations urgentes.

En 2019, le DfE a renvoyé 676 écoles et académies financées par l'État d'Angleterre devant l'organisme national de santé et de sécurité, craignant qu'elles ne parviennent pas à gérer en toute sécurité l'amiante dans leurs bâtiments, conformément aux exigences réglementaires, mettant ainsi en danger des milliers d'employés et d'élèves.

On estime qu’environ 90 % des bâtiments scolaires en Angleterre contiennent de l’amiante, souvent autour des canalisations et des chaudières, ainsi que dans les carreaux des murs et des plafonds. Le Health and Safety Executive (HSE) indique qu'il ne s'agit d'un risque que s'il est perturbé ou endommagé, ce qui libère des fibres dans l'air.

En 2019, une enquête du Guardian a révélé que plus d’une école sur six en Angleterre nécessitait des réparations urgentes. Après une série d'inspections, les enquêteurs ont découvert que près de 4 000 écoles à travers l'Angleterre avaient besoin de travaux de restauration immédiats sur les toits, les murs ou les fenêtres, qui devaient être remplacés ou réparés immédiatement.

Il a été constaté que de nombreuses autres écoles ne disposaient pas des documents de sécurité requis par la loi, notamment des certificats d'essais électriques, des évaluations des risques d'incendie ou des plans de gestion de l'amiante.

En juin, les ministres ont lancé une enquête à l'échelle du gouvernement britannique sur l'utilisation du RAAC dans les bâtiments publics afin de déterminer combien de milliers de bâtiments gouvernementaux ont été construits avec ce système.

Plus de 14 900 écoles construites au cours de la période où l'utilisation du RAAC était répandue dans la construction constituaient la principale priorité du DfE.